En 1984, Mylène Farmer fait ses débuts dans la chanson, à la suite d'une audition organisée par un jeune auteur-compositeur, Laurent Boutonnat, désireux de trouver une interprète pour sa chanson "Maman a tort".
Mylène choisit son nom de scène en hommage à Frances Farmer, (née le 19 septembre 1913 - décédée le 1er août 1970) une actrice américaine des années 1930 au destin tragique.
Frances FARMER |
"Maman à tort" sort en single en mars 1984 avec une pochette montrant une photo en noir et blanc de Mylène Farmer en nuisette prise par John Frost, issue d'une séance de 1983 en amont de la sortie du 45 tours. La face B du single est la version instrumentale du titre, les moyens manquant cruellement pour produire un second titre. Malgré des critiques assez favorables de la part de la presse, "Maman à tort" peine à s'imposer. Il faudra attendre l'arrivée du manager et éditeur Bertrand Le Page, contacté par Laurent Boutonnat pour gérer la carrière de la jeune chanteuse, qui va donner un nouveau souffle à la chanson avec de nouvelles idées dans la promotion du single. Le 45 tours est réédité durant l'été 1984 avec une nouvelle pochette montrant une Mylène Farmer souriante dans une photo en noir et blanc également prise par Frost, lors d'une nouvelle séance. C'est Mylène Farmer qui insiste pour que la photo de la nouvelle pochette soit en noir et blanc, tandis que Le Page insiste pour que des couleurs vives soient associées afin de séduire un public ado mais aussi pour que Mylène sourie devant l'objectif. Environ 100 000 exemplaires vendus.
Sortie en Mars 1984 Sortie durant l'été 1984
Par la suite, Mylène Farmer fait la promotion de "Maman à tort" à la télévision, mais fait aussi des interviews à la presse notamment dans la presse jeune. Sur une idée de l'éditeur Frédéric Leibovitz, une version anglaise, "My Mum Is Wrong", est enregistré, mais n'est pratiquement pas exploité à l'étranger.
LE CLIP :
Mylène Farmer, vêtue d'une nuisette, apparaît sur un fond étoilé, peu après le début du vidéo-clip, qui présente successivement un portrait de Sigmund Freud et un portrait de jeunesse de la mère de Mylène Farmer. Chaque chiffre de la comptine propose une photographie différente de la chanteuse, tandis que les paroles s'affichent en bas de l'écran. Elle est par la suite accompagnée de 3 enfants en pyjama, qui brandissent des pancartes où est inscrit le titre du morceau, à la manière de manifestants. Les images de la chanteuse divertissant les enfants alternent avec des images de sauts, de pleurs, ou des séquences où elle se retrouve assise aux côtés d'un mannequin qui porte sa nuisette. L'interprète finit par être décapitée et dévorée par les 3 autres protagonistes attablés. Le vidéo-clip s'achève sur le portrait de Sigmund Freud.
Pourtant, le vidéo-clip initialement prévu par Laurent Boutonnat était fondé sur un scénario tout autre. Ce dernier, impressionné par les réalisations de Michael Jackson en la matière, voulait réaliser une vidéo à gros budget, mettant en scène une jeune fille internée dans un hôpital psychiatrique, étroitement surveillée par des nonnes qui l'acculent au suicide. Toutefois, RCA refusa d'accorder les crédits demandés par le jeune cinéaste, jugeant le scénario trop choquant, et ne lui accorda alors qu'un budget de 5 000 Francs. Le vidéo-clip final est tourné aux studios Sets, à Stains, en Seine-Saint-Denis, et a notamment recours à la technique de l'incrustation sur un fond bleu.
Dès l'essor des ventes du single et la diffusion régulière du vidéo-clip, la chanson, sous ses apparences de comptine naïve, est comprise par la majeure partie du public et des médias comme une ode à l'homosexualité enfantine et au lesbianisme. Certaines chaînes refusent de ce fait de diffuser la vidéo, l'estimant malséante, et le titre laisse derrière lui un parfum de soufre.
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